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AFRIQUE - Page 17

  • ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SEMIRA ADAMU

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    Tu n'étais qu'une toute jeune femme, pleine d'innocence et pleine de foi

    Tu es venue ici pleine de confiance et d'espoir ; personne n'a écouté ton désespoir

    Au nom de mes semblables je te demande pardon de n'avoir pas cru en toi

    La vie en Occident n'est qu'un miroir ; derrière lequel se cache bien des déboires.

    Paix à ton âme ma petite Sémira et pardonne à ceux qui n'ont pas compris

    Que la "Liberté" se gagne même au prix d'une vie...Je sais que tu es au "Paradis"

    Bisous de ta MamAfreekannie ; si je t'avais connue...

    DIEU Sait que tu serais peut être encore là, j'en suis tellement émue.

     

    Samedi 23 septembre 2006 : Huit ans après Semira, le combat continue...
    Avec les sans-papier-e-s !

    La manifestation de commémoration et de combativité sera suivie d'un DEBAT,
    coorganisé avec l'Espace Marx Bruxelles, autour des revendications du
    mouvement de solidarité et de perpétuation de la juste cause de Semira.

    A l'Espace Marx
    (Rue Rouppe n°4 - 1000 Bruxelles, à côté de la place Rouppe)
    A 18h30
    (Salle ouverte, avec bar et sandwichs, dès 17h)

    Contenu du débat :

    - Semira, devenue emblème... (par la CRER et le VAK)
    - Témoignage de Hawa Diallo
    - Droit d'asile - logique de suspicion a priori - persécutions
    spécifiques aux femmes (par le Colfen)
    - Centres fermés - expulsion - violence - impunité (par le VAK)
    - Clandestinité - mouvements des sans-papiers en Belgique et en
    Europe - régularisation (par les délégations de l'UDEP (Belgique), de la
    CNSP (France), de l'ATRAIE (Espagne), du Comitato Immigranti (Italie),...)
    - Pour la liberté de circulation (par Les Piments Rouges)
    - Discussion (avec vous)


    SEMIRA ADAMU 2ème appel à la mémoire

    Journée de commémoration le 23 septembre 2006

    Site d'information : http://www.vluchteling.be/semira/


    8 ans que Semira est morte, étouffée par neuf gendarmes armés d'un coussin,
    acharnés à l'expulser du petit royaume surprotégé, à tout prix, à six
    reprises chaque fois plus violentes.

    Depuis rien a change, il faut que ça cesse et pour ce faire, il nous faut
    être nombreux pour marcher ensemble dans la rue et crier notre
    détermination, notre volonté à faire respecter les droits et libertés
    fondamentales de toutes et tous.

    Le 22 septembre 1998 est la date symbolique qui marque l'assassinat de la
    jeune Semira Adamu.



    Huit ans après Semira, le combat continue...
    Avec les sans-papier-e-s !

    " Le vingt-deux septembre, aujourd'hui
    comme hier, pouvons-nous nous en foutre ? "
    (libre actualisation d'une chanson de Brassens)

    Le 22 septembre 1998, Semira Adamu, une jeune nigériane de près de
    vingt-ans, mourait, étouffée par neuf gendarmes armés d'un coussin, acharnés
    à l'expulser du petit royaume surprotégé, à tout prix, à six reprises chaque
    fois plus violentes. Fuyant un mariage forcé avec un sexagénaire polygame,
    elle était venue chercher l'asile dans l'Europe des droits de l'Homme. Elle
    n'y trouva que la raideur administrative, la froideur du pragmatisme
    gestionnaire et sécuritaire, les barreaux d'un centre fermé, la violence
    policière et la mort.

    Huit ans plus tard, rien n'a changé. Les hommes et femmes migrant en quête
    d'une vie plus sûre et moins précaire sont toujours traité-e-s comme des "
    flux " qu'il s'agit de contrôler et de refouler. Chaque année, 8000
    personnes sont toujours enfermées abusivement, puisqu'elles n'ont commis
    aucun délit, et inutilement, puisque la majorité d'entre elles sont
    relâchées dans la nature et la clandestinité après quelques mois
    d'incarcération. Parmi celles-ci, on compte de plus en plus d'enfants,
    détenus en contravention flagrante avec le droit international, privés du
    droit fondamental à l'instruction et à la dignité. Les expulsions se
    perpétuent (et tuent parfois) dans l'arbitraire, la violence et le non
    respect des droits fondamentaux dont l'Europe se vante être le berceau. Tout
    récemment encore, madame Hawa Diallo, jeune guinéenne, et son fils Yousouf,
    connurent une succession de tentatives d'expulsion, chaque fois plus
    violentes : camisole de forces, jambes ligotées, escortes musclées par cinq
    gendarmes, coups dans le ventre, étranglements,... Elle échappa de peu au
    sort tragique de Semira dont nous voulons chaque année commémorer la
    mémoire. Deux cas emblématiques du peu de reconnaissance par les politiques
    d'asile européenne de l'oppression, de l'exploitation et de la violence que
    subissent les femmes dans les pays qu'elles fuient.

    A l'intérieur des frontières du royaume, des dizaines voire des centaines de
    milliers de migrants passant au travers des mailles du filet répressif ou
    ayant été libérés d'un centre fermé suite à l'échec de leur éloignement,
    vivent dans les interstices clandestins de nos sociétés. Sans que l'État ne
    reconnaisse officiellement leur présence mais qu'il tolère hypocritement car
    il est incapable d'expulser toutes les personnes irrégulières sans glisser
    vers un État policier et que celles-ci s'avèrent en fin de compte très
    utiles, si pas nécessaires, au travail précaire et non protégé sur lequel
    reposent des pans entiers de notre économie. Depuis quelques mois - fait
    nouveau et décisif -, ces hommes et ces femmes se sont décidé-e-s à sortir
    de l'ombre, à s'organiser au sein de l'UDEP (Union pour la Défense des
    Sans-Papiers), à occuper des lieux symboliques, à manifester et même à
    rédiger une proposition de loi pour revendiquer leur régularisation,
    c'est-à-dire leur droit d'exister, leur droit d'avoir des droits. Ce
    mouvement prend de l'ampleur au plus total mépris du gouvernement qui vient
    d'approuver une énième réforme de la loi sur les étrangers, animée par la
    même logique gestionnaire et sécuritaire que les précédentes, sans la
    moindre prise en compte des doléances des personnes sans-papiers.

    Cette situation n'est pas propre à la Belgique, elle se retrouve et se
    décide au niveau européen. Dès le lendemain de l'assassinat de Semira Adamu,
    le vaste mouvement de solidarité et d'indignation, suscité dans la société
    civile, dénonçait déjà la construction d'une Europe forteresse. Depuis lors,
    la construction de cette Europe-là progresse à bien plus grand pas que celle
    de l'Europe sociale ou de l'Europe des droits. Des policiers et policières
    coopèrent pour renforcer et perfectionner le contrôle des frontières. Les
    ministres de la Justice et des Affaires intérieures se concertent pour
    élaborer des normes communes de rapatriement et organiser des charters
    communs pour les expulsions collectives. Des budgets considérables sont
    alloués aux nouveaux États membres afin de garantir l'imperméabilité des
    nouvelles frontières de l'Europe élargie. La coopération au développement se
    marchande avec les pays du sud contre des accords de réadmissions pour
    toutes les personnes migrantes parties ou ayant transitées par chez eux.
    Petit à petit prennent forme les projets d'externalisation de l'asile (camps
    dans les pays tiers où seraient parqués tous les candidat-e-s à l'asile ou
    l'immigration en Europe dans l'attente d'une réponse rarement positive). A
    Rabat, la récente conférence ministérielle euro-africaine sur la migration
    et le développement aboutit à 62 recommandations pour " endiguer " le "
    fléau " de l'émigration (et non plus l'immigration) clandestine.

    Les conséquences de cette politique de forteresse commencent à faire de plus
    en plus de bruit dans les médias et l'opinion publique : ce sont, chaque
    jour, des dizaines de morts qui sont recensés lors du trajet vers ou à
    l'abord des côtes espagnoles et italiennes (15 000 décès depuis 1993).

    Ces conséquences, au même titre que le meurtre de Semira, l'arbitraire, la
    violence et le non respect des droits fondamentaux qui sévissent toujours en
    Belgique, seront inévitables tant que les politiques ne comprendront pas que
    la migration est un phénomène séculaire, intrinsèque à l'humanité, et de
    surcroit favorisé et démultiplié par la modernité, la mondialisation et
    l'inégalité des rapports Nord/Sud. Le mouvement définit la vie et aucune
    politique, aucun arsenal répressif, ne pourra jamais le refreiner
    complètement. Toute tentative de le réprimer se révèle inefficace,
    dangereuse et contreproductive. Plus on restreindra l'immigration légale,
    plus se développera l'immigration clandestine. Plus on durcira les
    conditions d'accès au territoire et renforcera les contrôles, plus on
    poussera les migrants dans des conditions toujours plus précaires qui font
    le fonds de commerce des trafiquants en tout genre et plus on bafouera les
    droits fondamentaux de la personne humaine.

    Il est donc temps que l'on inverse la logique. Il est donc urgent et
    indispensable que l'on fasse désormais primer le respect des droits de
    l'homme - pour toute personne humaine, d'où qu'elle vienne et où qu'elle
    aille - sur les impératifs gestionnaires et sécuritaires de nos opulentes
    démocraties libérales, de nos États occidentaux dont la puissance, la
    supériorité, la richesse, le bien-être et les droits se sont, entre autre,
    construits sur le dos de l'exploitation des pays et des peuples dominés. Dès
    lors que la politique d'éloignement se révèle irréaliste ; que la politique
    d'enfermement se révèle très souvent inutile ; que toute personne résidant
    sur notre territoire et contribuant à notre économie a le droit d'avoir des
    droits ; que la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et
    des Libertés fondamentales garantit à toute personne le droit à la vie (art.
    2), à la dignité (art 3), à la sûreté et à la liberté (art. 5) dont la
    liberté de circulation (art. 2 du protocole additionnel n°4) ; qu'il est du
    devoir de l'État de respecter et d'encadrer les libertés pour ne pas les
    livrer aux lois de la jungle ; nous revendiquons, en mémoire de Semira et au
    nom de toutes les personnes migrantes :

    * LA SUPRESSION DES CENTRES FERMES
    * L'ARRET DES EXPULSIONS
    * LA REGULARISATION DES SANS PAPIERS
    * UNE POLITIQUE D'ASILE ET D'IMMIGRATION EUROPEENNE RESPECTUEUSE DES DROITS
    FONDAMENTAUX POUR TOUS LES ETRES HUMAIN
  • A MES AMIS DU MONDE ENTIER

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    Il ne faut pas courber l’échine   

    Pour des idées mesquines  

    Au contraire ; redresses-toi  

    Bats-toi contre ton désarroi  

    L’injustice est omniprésente  

    Elle se fout que tu la ressentes  

    Comme combat, enrichi toi de savoir  

    Cultive toi lis écris fais-toi valoir  

    C’est la seule façon de gagner  

    Et de combattre tous les préjugés

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