le Béninois Georges Adeagbo Grand Artiste
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..Est né en 1942 à Cotonou, Bénin.
Vit et travaille à Cotonou.
Il grandit au Bénin, aîné d'une famille dont il est le protégé. Il fait des études de droit à Abidjan et en France, où il projette de s'installer.
A la mort de son père, sa mère le rappelle au Bénin pour qu'il s'occupe de la famille. Ne voulant pas de cette charge il s'oppose à l'incompréhension des siens qui le retiennent au pays. Il reste sans emploi et souffre de n'avoir pu réaliser ses projets. La solitude lui pèse et pour s'enfuir de cette "prison", Georges quitte chaque jour la parcelle familiale et se rend à la lagune où il collecte et rapporte les objets et les matières les plus divers. " Je marche, je pense, je vois, je passe, je reviens, je ramasse les objets qui m'attirent, je rentre, je le lis, j'écris des notes. J'apprends."
Georges Adéagbo recueille tout ce qui est abandonné ou perdu et qui le sollicite: petites sculptures, vêtements, tissus, chaussures, disques, livres, jouets, coupures de journaux, notes écrites, cailloux, paquets de cigarettes, morceaux de plastique... Comme autant de petites mémoires, petits savoirs, frappés d'humanité, chargés d'une histoire personnelle ou collective qui renvoient à l'idée de perte, d'oubli, d'effacement de la mémoire.
Au retour de ces promenades solitaires, Georges organise au sol, dans un ordre précis tous ces fragments d'une histoire "retrouvée". Il les tire du vide, de l'oubli et les protège de la mort. Georges ne s'approprie pas les objets, ce sont les objets qui le sollicitent.
Tout ce travail, toutes ces accumulations, furent détruites au fur et à mesure qu'elles encombraient l'espace familial, dans le même temps on éloigne Georges pour comportement obscur. Ce n'est que 20 ans plus tard, au hasard d'une rencontre avec un critique d'art, qu'il retrouvera écoute, attention et compréhension.
Il put enfin présenter ses " installations " ailleurs que dans sa cour ; en Europe, puis un peu partout dans le monde. Par cette reconnaissance du monde de l'art, il regagnera enfin l'attention des siens. Pourtant : " artiste ? Ça ne me dit rien ! Je n'ai pas appris dans une école d'art, je suis seulement un témoin de l'Histoire... Je me promène comme un philosophe doit se promener pour voir et faire comprendre ce qui se passe dans la nature et dans le monde. Toujours". Chaque installation est constituée des éléments rapportés de ces promenades africaines, complétée des fragments glanés lors de ses " promenades " dans les villes où il expose.